Les vendanges avaient lieu en octobre et la distillation commençait un mois et demi après et se poursuivait jusqu’en janvier.
Comme les pressoirs de l’époque étaient moins puissants que les pressoirs actuels, et que ce raisin, par sa consistance, laissait beaucoup de matière et de jus après pressurage, il donnait après distillation une grande quantité d’alcool.
On distillait également, en petite quantité les fruits fermentés des vergers Crissotins
Le premier alambic dont nous avons connaissance dans notre commune, et dont nous avons la photo, a fonctionné dans les années 1900-1920 .La photo le représente devant le presbytère occupé par le Toine, le curé bien aimé, de son nom Jean Marie Alphonse Tartelin, qui repose au fond de notre cimetière. Sur la photo, de gauche à droite : un inconnu, Jean Renaud, le Toine et Jules Gauthier.
L’inconnu tient dans la main un tisonnier pour activer le feu de la chaudière. L’alambic était du type à repasse, et appartenait à un Monsieur Louis Verpiot.
La société de l’alambic, créée en 1933, a été un prolongement de la société coopérative de battage, créée elle-même en 1932. Le président était Monsieur Grangeon, agriculteur de Perrey, et les membres étaient ceux de la société de battage, ainsi que d’autres personnes de l’extérieur. L’alambic avait été commandé et fabriqué par Monsieur Marcel Léger, de Sassenay.
Chaque membre (un membre par famille) possédait un privilège, numéroté de quatre chiffres, commençant par cinq, qui donnait droit légalement à 1000 degrés d’alcool, ce qui représentait 20 litres d’alcool à 50 degrés, tirés cependant à 52, en raison de la perte possible de degrés. Une taxe, peu élevée, était prélevée sur chaque litre. 20 litres d’alcool par famille laissent rêveur de nos jours, mais les familles étaient grandes : grands-parents, parents, enfants, commis de culture, et parfois d’autres personnes, qui, pour la plupart travaillaient de force, 12, 14 heures par jour, parfois plus, selon les saisons.